Le Conseil d’administration élit en son sein un Comité éditorial chargé des moyens de communication de l’association (actuellement, site Web et bulletin semestriel, La Lettre de Chercheurs Toujours).
Les articles de nos adhérents ci-dessous peuvent répondre à une invitation, être proposés spontanément ou être extraits du bulletin de l’association. Tous passent à travers plusieurs cribles :
- Le thème : dernières avancées d’une discipline, mises au point dans un domaine important et dynamique, sujets transdisciplinaires, applications novatrices, synthèses didactiques de connaissances acquises, éléments d’histoire des sciences, problèmes sociétaux (dont éthique et déontologie).
- La qualité : les textes doivent posséder un caractère d’ouverture répondant aux critères de l’association, être présentés de manière rigoureuse mais claire, en particulier pour être accessibles autant que possible aux non-spécialistes.
- Le fond et la forme : tout écrit est soumis à un Comité de lecture (pouvant être élargi à l’ensemble du Conseil d’administration s’il semble nécessaire d’ouvrir plus largement l’éventail des disciplines).
- L’absence de conflit d’intérêt : en particulier, si un écrit émane de membres du Conseil d’administration (ce qui englobe le Comité éditorial et le Comité de lecture), les auteurs ne participent ni à son évaluation, ni à la décision finale.
Cliquez sur un des titres en gras ci-dessous pour lire l’intégralité de l’article correspondant (téléchargeable).
De la découverte d’un anesthésique aux méfaits d’une drogue, le protoxyde d’azote
Claude MONNERET, Directeur de recherche honoraire au CNRS, Président honoraire de l’Académie nationale de Pharmacie, et Caroline VICTORRI-VIGNEAU, Professeure des Universités – Praticienne hospitalière au CHU de Nantes :
Le protoxyde d’azote est un gaz incolore, utilisé comme gaz propulseur (« E942 ») notamment dans les cartouches destinées aux siphons alimentaires. Mais c’est aussi un gaz à usage médical, utilisé principalement pour ses propriétés analgésiques. Il est utilisé comme anesthésique de courte durée, en unité de chirurgie et d’urgence et surtout en pédiatrie, associé à l’oxygène (mélange 50/50) sous le nom de MEOPA. De façon beaucoup plus récente, il a maintenant des indications en cardiologie pour ses propriétés analgésique et anxiolytiques.
Énergie : Quoi de neuf ?
François ANDRAULT, Ingénieur IDN (Centrale Lille) :
On en parle beaucoup : en consommer moins sauverait la planète, mais on en consomme toujours un peu plus ! On se réfère le plus souvent à l’électricité mais d’autres en parlent en équivalent pétrole !
Tout à fait à l’origine, l’énergie nous est fournie par des réactions de fusion dans le soleil, et aussi par des forces de gravitation. On se propose d’étudier d’abord les nouveautés ou améliorations de l’utilisation de sources d’énergie, d’abord des énergies dites renouvelables, qui sont celles qui nous paraissent inépuisables et disponibles en grande quantité comme l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, la biomasse et la géothermie. Puis on passera en revue les progrès réalisés dans l’utilisation des énergies primaires non renouvelables, principalement d’origine fossile que sont le charbon, le pétrole et le gaz et la fission nucléaire. Enfin la fusion nucléaire, est une autre source d’énergie non renouvelable, peu polluante très étudiée, mais encore sans résultat. Par ailleurs, de progrès importants sont réalisés ou réalisables prochainement dans les moyens de transport et de stockage statique et mobile de l’énergie.
Transformations du travail et de l’emploi en France et dans le Monde
Michel ALLENBACH, ancien Chargé de Mission interministérielle et de Recherches :
Les transformations ont toujours existé, depuis des siècles. Les chasseurs des temps anciens, en se sédentarisant, sont devenus agriculteurs et, plus tard, avec le développement industriel et les besoins de la société, ouvriers, ingénieurs, médecins et avocats. Mais ces dernières décennies, ces transformations sont devenues plus rapides, grâce et à cause du développement numérique, de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotique. En effet ces nouvelles technologies font intervenir l’homme et la machine, en amenant ainsi à une vraie transformation de la société humaine. À ces multiples causes s’ajoute aujourd’hui l’intervention maléfique du coronavirus, dont la pandémie et le confinement ont accéléré les changements du monde du travail au niveau international.
Science et Morale–Droit–Éthique–Déontologie
Yaroslav de KOUCHKOVSKY, Directeur de recherche honoraire au CNRS :
La science peut être vue comme l’ensemble ordonné des connaissances qui, résultant de l’expérience, de l’observation ou de l’étude, sont exprimées par des lois ou explications rationnelles (par opposition à subjectives) de caractère universel. Son élaboration obéit à des règles internes strictes, mais aussi à celles qu’édicte la société en éthique et déontologie, elles-mêmes soumises aux principes de la morale et aux exigences du droit.
Ce court article est divisé en deux parties. La première est consacrée à la caractérisation de la science, principalement celle dite fondamentale (par distinction à appliquée). La seconde résume certains des facteurs sociaux mentionnés plus haut. Une annexe rassemble des exemples de questionnements éthiques. (Version actualisée et présentée en français, anglais et russe.)
Comprendre le vieillissement
Jean-Pierre HENRY, Directeur de Recherche émérite au CNRS, Ancien Directeur de l’IBPC (Institut de Biologie Physico-Chimique, Paris, Fondation Edmond de Rothschild) :
Le vieillissement, c’est le déclin progressif des fonctions physiologiques et psychologiques, conduisant exponentiellement à la prévalence et à l’incidence de certaines maladies chroniques : cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires, maladies neurodégénératives. Cet enchaînement, que l’on retrouve chez tous les mammifères, pose une question au zoologiste darwinien : quel intérêt sélectif offre à l’espèce cette longue période suivant la maturation sexuelle ? Le romancier Eric-Emmanuel Schmitt écrit : « Selon ce préjugé, la nature consacrait 20 ans à bâtir un individu, lequel profitait de son physique durant 10 à 15 ans, puis elle occupait les décennies suivantes à le détruire ». Trois aspects seront examinés dans cet article : Comprendre le vieillissement ; Détecter le vieillissement ; Combattre le vieillissement.
Le glyphosate : « Je t’aime, moi non plus »
Agnès JACQUESY, Directrice de recherche honoraire au CNRS et ancienne Rédactrice en chef de l’Actualité Chimique, et Claude MONNERET, Directeur de recherche émérite au CNRS et Président honoraire de l’Académie nationale de Pharmacie :
Cet herbicide, massivement utilisé dans le monde, facile et peu coûteux à synthétiser, est depuis quelques décennies dans le domaine public. Quelque 80 sociétés en fabriquent aujourd’hui dans le Monde ; en France, on en utilise environ 9 000 tonnes par an, la forme la plus connue étant le « Round up ». Il est interdit actuellement dans les parcs et jardins publics et, en principe, interdit de vente aux particuliers, le plus gros utilisateur étant la SNCF. Le glyphosate est depuis quelques années au coeur d’une controverse scientifique, où chaque mot a son importance, d’autant plus que les différentes agences sanitaires chargées d’évaluer son risque pour la santé humaine, le jugent limité, soulignant à ce propos la différence entre l’« utilisateur du dimanche » et l’agriculteur.
Informer sur l’accident de Rouen : un devoir de chimiste
Agnès JACQUESY, Directrice de recherche honoraire au CNRS et ancienne Rédactrice en chef de l’Actualité Chimique, et Claude MONNERET, Directeur de recherche émérite au CNRS et Président honoraire de l’Académie nationale de Pharmacie :
Le 10 juillet 1976, en Italie, à deux pas de la commune de Seveso, un nuage d’herbicide, mélange de soude caustique et de dioxines, s’échappe dans l’atmosphère. De la TCDD (ou 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine), l’une des dioxines les plus toxiques pour l’Homme. L’accident industriel est survenu dans une usine chimique et aucun plan d’urgence n’avait été mis en place. Cette catastrophe a encouragé les pouvoirs publics européens à concevoir une directive destinée à prévenir tout risque d’accident industriel majeur.
L’énergie et la vie (minirevue)
Yaroslav de KOUCHKOVSKY, Directeur de recherche honoraire au CNRS :
La vie exige l’opération de trois flux dans une structure délimitée : flux de matière (métabolisme), flux d’information (d’ordre génétique et en provenance de l’environnement), flux d’énergie, indispensable aux deux précédents. Malgré la diversité des processus biologiques, la source biochimique primaire d’énergie est remarquablement conservée dans l’ensemble du monde vivant, qu’il s’agisse des procaryotes (cellules sans noyau) qui englobent les bactéries et les archéobactéries (extrémophiles, méthanogènes, etc.) ou des eucaryotes (cellules avec noyau), que ces derniers soient du règne animal (mouche, homme…), végétal (algue, arbre…) ou fongique (champignons).
Qu’est ce qu’une blockchain ?
François ANDRAULT, ingénieur IDN (Centrale Lille)
Au moment où l’on fête les 30 ans du World Wide Web, une application numérique nouvelle se développe rapidement : le concept de blockchain s’est fait connaître avec le lancement de sa cryptomonnaie, le bitcoin. La philosophie du système Blockchain, initialement quelque peu libertaire, est de contrôler, garantir, dater et enregistrer durablement des informations entre partenaires, en s’affranchissant de tout contrôle et de toute intervention de tiers, intermédiaire, notaire, banque, état. Dans les habitudes et dans les lois, la BCE ou l’État garantissent la valeur de la monnaie, la banque garantit la disponibilité de fonds lors d’un achat, le notaire garantit la propriété lors d’un échange, etc. Toutes ces tâches, habituellement assurées par des tiers, seront exécutées par un grand nombre d’ordinateurs, nœuds d’un réseau. Le système ne comporte ni administrateur central, ni stockage de données centralisé, il est ouvert à tout le monde ; il n’est pas même nécessaire de s’identifier (on peut utiliser un pseudo).
Politique de recherche et de développement
Jeannine MILHAUD, Chargée de recherche honoraire au CNRS :
La puissance potentielle d’une connaissance scientifique a été révélée au monde par la bombe atomique et, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les dirigeants politiques n’ont eu de cesse de vouloir canaliser cette puissance pour la mettre au service des intérêts de leur pays, en s’appuyant sur l’hypothèse hasardeuse d’une possible programmation des innovations par une politique adéquate de recherche et de développement (PRD).
La monnaie va-t-elle disparaître ?
Michel LELART, Directeur de recherche émérite au CNRS :
La monnaie ne peut pas disparaître car elle remplit des fonctions essentielles ; mais elle s’est beaucoup transformée en se dématérialisant. Elle se transforme de plus en plus, au point de donner l’impression que l’on va peut-être pouvoir s’en passer ; c’est moins sûr toutefois pour la monnaie dite manuelle. La monnaie est à la fois unité de compte – elle permet de compter, elle exprime la valeur des choses – et instrument d’échange – elle permet d’acheter et de vendre, donc d’échanger tout ce qui a été produit. Elle assure la circulation des biens, en même temps qu’elle met en contact les agents économiques : elle crée du lien social.
Brève histoire de la microscopie photonique et électronique
Yaroslav de KOUCHKOVSKY, Directeur de recherche honoraire au CNRS :
Sans vouloir faire de rapprochement anachronique avec l’universalité de la « théorie cellulaire », il est intéressant de rappeler qu’il y a près de 2400 ans, Aristote avait déjà conclu que les animaux et les plantes, malgré leur grande complexité, devaient avoir en commun un nombre réduit d’éléments fondamentaux. Il fallut des siècles pour que cette intuition trouve une confirmation par l’observation détaillée des structures du vivant. Elle fut rendue possible par la fabrication d’outils optiques appropriés, en particulier des premiers microscopes de qualité par Antoni van Leeuwenhoek, un drapier (et scientifique amateur) hollandais…
Les jumeaux se ressemblent-ils ?
Ondine BOMSEL-HELMREICH, Directrice honoraire de recherche au CNRS :
Quand nous rencontrons des jumeaux identiques, nous les regardons avec perplexité. Oui, ils se ressemblent extraordinairement et cette ressemblance nous fascine et nous trouble, car il nous fait douter de notre propre unicité puisque nous voyons qu’un humain peut avoir un double. Par leur existence, notre propriété la plus intrinsèque, notre individualité sont mises en question. [Voir aussi l’ouvrage de l’autrice, Le monde singulier des jumeaux, éd. Langage 2023.]
Le principe de précaution
Anita BENTO, anciennement à la Veille scientifique du Ministère de la Défense Nationale :
La Société des Ingénieurs et Scientifiques de France a publié un Livre blanc pour « produire sa vision prospective, mais également opérationnelle et concrète, pour construire, avec du sens, une économie prospère ». Ce livre blanc étudie 13 thèmes, dont le « principe de précaution ». Ce texte est un compte rendu de sa présentation.
Les pratiques de recherche scientifique confrontées à l’éthique
Lucienne LETELLIER, Directrice de recherche émérite au CNRS et membre du Comité d’Éthique du CNRS (COMETS), Institut de Biologie Intégrative de la Cellule, UMR 9198, Université Paris-Saclay :
Les pratiques de la recherche se sont considérablement transformées au cours des deux dernières décennies. Au développement des connaissances, mission première des chercheurs, se sont ajoutées diverses autres missions imposées par le code de la recherche publique qui ont, entre autres, vocation à valoriser les résultats de la recherche au service de la société.